Amalya ƒ Just breathe...

name: Amalya (dit Amy) Gallagher ­~ y-o: vingt-et-un ans ­~ job: strip-teaseuse et escort-girl, ce qui ne veut pas dire qu'elle couche pour de l'argent, ne confondez pas tout. ­~ statut matrimoniale: célibataire. ­~ avatar: Anna Speckhart

indépendante, capricieuse, optimiste, secrète sociable, impulsive

Mais aussi intelligente, cultivée, polyglotte, sensuelle mais pas vulgaire, têtue, obstinée, froide, tactile, dépendante à la clope. On pourrait ajouter autodestructrice, c'est ce qu'Erin lui a toujours reproché d'être. (+) Sans être accro, il lui arrive de toucher à la drogue et à l'alcool. (+) Si Amy semble être une vrai petite garce, c'est qu'elle est juste capricieuse. Elle peut avoir l'air insensible, mais c'est faux, elle ne sait juste pas exprimer ses sentiments. (+) Elle a deux sœurs aînées, Indie et Erin qu'elle n'a pas revues depuis qu'elle a quitté le domicile de ses parents à 18 ans. Elle ne supportait plus sa famille et était persuadée de pouvoir s'en sortir seule. (+) C'est le stéréotype de la fille pourrie-gâtée, elle veut, elle prend, point. (+) Elle s'en est sortie, au début, mais finalement, elle n'a trouvé que le job de strip-teaseuse pour payer le loyer. (+) Elle n'est escort-girl que depuis un an et gagne beaucoup (beaucoup trop) d'argent grâce à ça (accompagner les hommes riches, ça rapporte) et ne se voit pas mettre un terme à sa toute nouvelle carrière. (+) Amy a beaucoup de vécu, a eu pas mal d'expériences de toute sorte, mais parle peu de ses problèmes, préférant faire croire qu'elle gère tout. Pourtant, l'estime qu'elle a d'elle-même a grandement diminuée depuis qu'elle est strip-teaseuse, même si elle ne l'avouera jamais. (+) Elle a couché avec le petit-ami d'Indie quand elle avait dix-sept ans. Mais ce n'était pas juste une histoire de sexe, puisqu'elle en était vraiment amoureuse. Mais celui-ci l'a quittée lorsque leur histoire a été révélée au grand jour, ce qui lui a brisé le cœur. (+) C'est d'ailleurs une experte en mauvais choix amoureux.

once upon another time

Ta vie merdique quand tu sens leurs regards qui se déversent sur toi. Que le malaise te prend et t’empoisonne parce que même si tu refuses de l’avouer, tu sais à quel point c’est minable de se désaper devant tous ces mecs qui rêveraient de coller leur corps moite contre le tien, de te roucouler des mots d’amour le temps de prendre leur pied avant de prendre la porte sans même un merci. Tu le sais que ce sont des connards qui bandent devant ton joli cul, n’attendant que de te voir retirer un vêtement de plus, ou te trémousser tout près d’eux, peut-être même en payant un billet de plus pour ça. Tu le sais tout ça, mais c'est ta vie. Ta vie de merde quand leurs doigts t'effleurent le temps d'en glisser un sous la ficelle qui t'empêche d'être nue.

« Amy, quelqu’un pour toi. » glissa Tyler, l’un des videurs de la boîte qui se cala contre le mur à l’extérieur de la pièce, signifiant clairement qu’il serait juste derrière si jamais Amalya en ressentait le besoin. La jeune femme releva son visage, dardant son regard sur le miroir qui lui offrait une vue imprenable sur celle qui rentrait à cette seconde dans la pièce où elle était en train de se rhabiller. Elle semblait petite, un peu rondelette, une petite cinquantaine d’années à tout casser, mais une chose certaine, elle présentait bien et ne semblait pas avoir de problème d’argent. Les boucles d’oreilles et son collier pouvaient sans problème en témoigner. Elle l’avait remarquée pendant qu’elle dansait, cette femme à l’apparence décalée qui ne semblait pas chercher plus de faveurs que ça, comme si elle n’était pas ici pour le show, mais pour juger de la marchandise présente sur l’étal du marché.

Après avoir mis son débardeur, la jolie brune commença à nouer rapidement ses cheveux à l’aide d’une pince, avant de se retourner pour regarder celle qui n’avait toujours pas pris la parole. « Je peux vous aider ? » « J’ai peut-être un travail à vous proposer. » Relevant un sourcil, la cadette des Gallagher scruta son interlocutrice. « Désolée mais je fais pas ça. » « C’est un bon point pour vous Amy, si ça avait été le cas, je ne serais même pas venu vous trouver. Ce que je vous propose c’est de devenir escort-girl. » « Je viens de vous dire que je faisais pas la pute. » répliqua-t-elle en levant les yeux en direction du plafond, avant de se lever de sa chaise pour aller chercher son manteau. « Une escort n’est pas une callgirl, elle ne couche pas. Elle escorte des hommes lors de soirées mondaines, de dîners d’affaire, de famille… à toutes les sorties pour lesquelles mes clients paient. Vous accompagneriez ces hommes, mais vous ne vous allongeriez pas pour leur plaisir, sauf si vous en avez envie. Pour résumer ma chère Amy, vous seriez une petite amie de location. Et croyez-moi, vous ne risqueriez pas de vous plaindre de la rémunération. » « Et vous voulez me proposer le job ? Sans me connaître ? » « A l’essaie. Vous correspondez à la demande de l’un de mes clients, et l’une de mes filles a pris sa retraite récemment. » « Sa retraite ? Elle avait quel âge ? » « 28 ans. » … Sans voix, Amy regardait fixement la femme qui se tenait devant elle, incapable de savoir si elle se moquait d’elle ou si elle était sérieuse. « Sans coucher ? » insista-t-elle légèrement sceptique. « Ecoutez Amy, cela n’a rien d’un piège. Rien ne vous oblige à aller plus loin, ce que mon service garanti, c’est une accompagnatrice à une soirée, pas des prolongations à l’horizontale. Votre garde-robe sera fournie par l’agence et restera votre propriété à la condition que vous travaillez pour nous une année minimum. » « Des vêtements de luxe ? Neufs ? » Un petit sourire naquit sur les lèvres de la femme d’affaire qui pouvait lire dans le regard de la stripteaseuse un réel intérêt pour la proposition qu’elle était en train de lui faire. « Absolument. Voici ma carte Amy, rendez-vous à l’adresse indiquée demain à onze heures, et vous aurez votre premier client demain soir pour un test. » Elle prit la carte qu’elle lui tendait, lisant le nom de celle qui lui faisait face ainsi que le nom de l’agence d’escort-girl et son numéro de téléphone.

Au dos de cette dernière, l’adresse se détachait en lettres rouge-sang. C’était étrange d’imaginer que cette femme qu’elle avait croisée à plusieurs reprises, ici, ailleurs, comme une ombre maladive dont elle réalisait seulement que c’était elle qu’elle avait suivi tout ce temps, intéressée par diverses facettes de sa personnalité… n'avait observé qu'elle. Car les escorts se devaient d’être cultivées, intelligentes, polyglottes, sensuelles, discrètes, capable de vendre du rêve sans pour autant paraître grossières, capables de porter des vêtements hors de prix avec naturel. Amalya l’ignorait encore, et elle se demanderait longuement comment cette femme avait pu porter son choix sur elle sur la base de quelques observations, sans savoir qu’effectivement elle correspondait à ce profil. Mais cela serait un caprice, une bien meilleure considération d’elle-même que lorsqu’elle se dévêtit dans ce club, d’autant plus sous les billets verts qui ne tarderaient pas à pleuvoir.

Après tout, après la vie qui était la sienne, cette dernière ne pourrait être que mieux que la précédente. Pourtant, sa vie avait pourtant bien commencé dans cette famille qui avait des valeurs… qui l’étouffèrent rapidement. Elle n’était pas Erin, l’aînée parfaite et studieuse, elle n’était pas Indie, la moyenne trop douce et trop fragile, elle n’était qu’Amy, la fille qui traine avec les mauvais garçons tout en ayant des résultats moyens, voir minables parce qu’elle ne s’en donnait pas la peine, alors qu’elle savait. Mais arriver en cours défoncée par un joint n’aidait sûrement pas à répondre à une interrogation écrite. Pourtant, la cadette était intelligente, cultivée, parlait plusieurs langues, aimait lire à l’occasion, mais jamais les livres pour l’école. Elle écoutait en classe, d’une oreille distraite, à moitié ailleurs, à envoyer des textos sur la prochaine soirée, la prochaine sortie, le prochain délire qui rythmerait sa soirée ou sa nuit. Intelligente… oui, peut-être trop pour ne pas s’ennuyer en classe, pour ne pas voir que ce n’était pas la peine de rivaliser avec Erin. Que leurs parents avaient déjà leur petite fille parfaite. Deux ça aurait été redondant. Et puis ça ne l’intéressait pas, ce n’était pas pour elle. La vie était plus amusante avec ses amis, que de potasser derrière un bureau. Alors, après avoir eu une liaison avec le petit ami d'Indie qui la planta quand elle fut rendue publique, alors qu'elle l'aimait, et surtout après avoir eu ses dix-huit ans, elle est partie de chez ses parents. Elle avait même trouvé plusieurs petits boulots... avant de ne plus avoir le choix, et de devenir stripteaseuse plutôt que putain. Aujourd'hui, on lui offrait un nirvana de plus. Une autre carte au trésor foireuse qui allait certainement la perdre un peu plus. Incapable de lâcher ce nouveau métier pour lequel elle faisait des efforts, poursuivant l'ancien, s'y raccrochant parce que tout pouvait toujours foirer. Elle avait l'habitude.

Il joue au con ce petit merdeux trop riche pour porter un costard qui ne serait pas sur-mesure. Il joue au con et toi tu coures. Il te dit des mots d’amour, et toi tu le crois. Ses lèvres se perdent sur ta gorge alors qu’il presse son corps contre le tien dans cet ascenseur qui t’emmène dans cet appartement que tu ne connais pas. Il est sûrement marié, ne quittera pas sa femme, ne t’aime sans doute même pas vraiment. Tout ce qui compte à ses yeux, c’est ton corps, la sensation que tu lui appartiennes. Tu le sais petite idiote, mais c’est si bon d’avoir l’impression d’être aimée pour une heure, peut-être deux, sûrement même toute la nuit. C’est si bon de recevoir des bijoux hors de prix. C’est si bon d’avoir un compte en banque bien garni quand on est dépensière. Il te le susurre à ton oreille, il te veut pour lui seul. L’autre, la femme, celle qui compte parce qu’elle a l’alliance, ne l’attend sûrement pas ce soir. Ce qu’il ne t’a pas dit, c’est qu’il t’emmène et te fera l’amour dans l’appartement qu’il veut que tu occupes pour t’y rejoindre quand l’envie le démangera. Comme si tu étais sa chose, son objet. Ça porte un nom : maîtresse. Tu seras l'autre. Celle dont on ne prononce le nom que durant les soirées mondaines ou la légitime est absente. Celle qu'il prétendra aimer en te promettant un divorce qui jamais ne viendra. Et tu y resteras dans cet appartement… une semaine, peut-être deux. Puis tu ficheras le camp encore une fois pour retourner à ta vie miteuse, et à tes soirées d’escort hors de prix qui le rendaient dingue. Parce que tu refusais de décrocher. Parce que tu pouvais pas décrocher. En emportant tes clopes, tes fringues et ses cadeaux. Ce n’est qu’un con. Un salopard. Un menteur. Un enfoiré. Parce qu’il te blesse comme tous les autres. Alors tu lui prends le reste.

L'amour ça pue. La famille ça pue. Le fric ça pue. Oui, tout ça ça pue, mais on peut pas vivre sans.